Une larme, le reflet de la grâce
L’entente profonde en envers de la bataille
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ! Mathieu 5:4
La foi de Saint Louis est dévotionnelle, avec répétition de rites au long des jours et des nuits. Elle est aussi une foi vécue au service de son engagement civique, celui d’un chef d’état. Car l’état doit protéger les faibles et les pauvres. Louis distribuera lui-même du pain aux démunis. Son ascétisme, avec cilice et flagellation, pouvait inquiéter son entourage, les clercs comme les laïcs. Louis regrettait de ne pas avoir obtenu de Dieu le don des larmes. Cette larme tant désirée qui purifie l’âme. Elle est le signe de la grâce.
Pour consoler le roi de la mort de son fils, l’Archevêque Mathieu de Paris lui raconta l’exemplum d’une mésange. L’oiseau est pris au piège par un paysan. « Je suis si petit, dit-il au paysan, que tu ne seras pas rassasié si tu me manges. » Il lui promet trois enseignements s’il le libère… « Ce que tu tiens de la main, ne le jette pas aux pieds. Ne crois pas tout ce que tu entendras. Ne mène pas trop grand deuil de ce que tu ne pourras avoir ni recouvrer. »*
Le roi retient le troisième enseignement. Il oublie alors son deuil et revient à ses devoirs de souverain.
Louis servant les moines, prédelle de Louis de Toulouse de Simone Martini, 1317 – Musée Capodimonte
Dante et Béatrice dans le Ciel de Giovanni di Paolo, vers 1440 – British Library
*Récits d’un Ménestrel de Reims