Enrouler le chemin en retour
L’imitation du Saint en justice
Je réduis les fleuves en désert. Leurs poissons se corrompent, faute d’eau, et ils périssent de soif. Ésaïe 50 : 2
A Hyères, au retour de la 7ème croisade, Louis est marqué par son échec et s’interroge sur ses causes. Il demande au franciscain Hugues de Digne de le rejoindre. Le roi désire ardemment entendre ce frère dont la réputation de piété est immense. Il va lui demander de l’accompagner à la cour. Hugues se lance alors dans un virulent sermon, rapporté par Joinville. « Je vois trop de religieux à la cour… Les Saintes Ecritures nous disent que le moine ne peut vivre hors de son cloître sans péché mortel, pas plus que le poisson ne peut vivre sans eau. »*. Hugues n’accordera qu’une seule journée au roi.
Le roi enroule son chemin de retour. Après avoir visité le sanctuaire de la Sainte Baume, Louis franchit le Rhône, quittant les terres d’Empire pour celles de France. A Aigues-Mortes, Nîmes, Saint Gilles, Alès, dans les villes d’Auvergne et du Bourbonnais, le roi fait une entrée triomphale, acclamé par la foule. Après s’être recueilli à l’abbaye de Saint Benoît, il rejoint Vincennes puis Paris.
On crie « Le roi est là, vive le roi » Le retour de Louis donne lieu à des réjouissances, on chante et on danse, on défile avec allégresse, on célèbre des messes d’action de grâce.
Miniatures issues de Vie et miracles de Saint Louis » de Guillaume de Saint Pathus et autres ouvrages, 14ème et 15ème siècle – BNF
Moine Franciscain, vers 1500 – Seghers & Pang Fine Arts
*Jean de Joinville, Histoire et chronique du très-chrétien roi saint Louis