L’exemplum, un arrière des mots

L’exemplum, un arrière des mots

L’exemplum, un arrière des mots

Une larme, le reflet de la grâce

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Alors tous les disciples l’abandonnèrent, et prirent la fuite. Marc 26 :56

Un clerc savant prêchait devant le roi… « Au moment de la passion les apôtres abandonnèrent le Christ et la foi s’éteignit dans le cœur… » Un clerc d’un rang plus éminent se leva : « Je vous engage, dit-il, à n’affirmer que ce qui est écrit… les apôtres…ont abandonné Jésus-Christ de corps mais non de cœur… » Le malheureux prédicateur allait être obligé de se rétracter en pleine chaire quand le roi, se levant, intervint. « La proposition n’est point fausse… on la retrouve chez les Pères. Apportez-moi le livre de Saint-Augustin… »… Le livre apporté…, à la confusion de l’interrupteur, le roi montra un texte « il s’enfuirent, l’abandonnant de cœur et de corps. »*

Dans ce récit qui peut être historique, véritable exemplum, Saint Louis montre sa volonté de délivrer des histoires salutaires. Il se garde cependant d’empiéter sur les prérogatives du clergé et ne commente pas directement les écritures. Il s’appuie sur les pères de l’Eglise qu’il connaît bien.

Evêque médiéval, enluminure (non identifié) – Pris sur le site Medievalists.net

*Albert Lecoy de la Marche, L’esprit de nos aïeux : anecdotes et bons mots tirés des manuscrits du XIIIe siècle